Cabanon de Le Corbusier, 1951

Situé sur le sentier du bord de mer, au cœur d’un site exceptionnel où l’on découvre également la villa E1027 dessinée par Eileen Gray et Jean Badovici, c’est une modeste construction en bois, recouverte d’un bardage de croutes de pin et d’un toit à une pente. Tout tient dans une cellule carrée de 3,66 x 3,66 mètres et de 2,26 mètres de hauteur, mesures empruntées au Modulor. L’intérieur, entièrement réalisé en bois, est éclairé par deux fenêtres de 70 centimètres de côté. Dans une surface de 15 m², Le Corbusier dispose d’un coin-repos, d’un coin-travail, d’un coin-toilettes et d’un lavabo. Le mobilier se réduit à un couchage, une table, et quelques rangements.
Le Corbusier peint le sol en jaune et les panneaux du plafond en vert et en rouge ; en juillet 1956, il agrémente l’entrée d’une peinture murale, seul luxe avec la vue sur la baie de cette « cabine de bateau ».
Le Cabanon représente l’aboutissement d’une recherche sur la notion de celle minimum qui se situe au cœur des préoccupations des architectes modernes du XX^e siècle et renoue avec le mythe de la cabane primitive. Elevé au rang d’œuvre d’art, il fait paradoxalement écho aux initiatives d’auto-construction ou d’habitat vernaculaire qui se multiplient à l’échelle de la planète.
En 1954, Le Corbusier monte à l’extrémité du terrain, à l’angle opposé du Cabanon, une baraque de chantier qu’il baptise « chambre de travail ».
Les espaces extérieurs sont progressivement investis par Le Corbusier – petites plantations, douche extérieure équipée d’un simple tuyau d’arrosage, etc.
Cinq Unités de camping, offertes à Thomas Rebutato, propriétaire du terrain du Cabanon, viendront » compléter le site en 1957.