L'œuvre architecturale de Le Corbusier,
une contribution exceptionnelle
au mouvement moderne
Actualités
20/07/2023

7ème anniversaire de l’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial – Newsletter

Les 17 sites Le Corbusier inscrits au patrimoine mondial © FLC - ADAGP - Photos Richard Pare - Design Ambre Lormeau

Le 17 juillet, nous avons fêté les 7 ans d’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de la Série transnationale « L’Œuvre architecturale de Le Corbusier ».

Cet article d’actualité spécial Patrimoine mondial, réalisé grâce à la participation de tous les acteurs locaux, gestionnaires et habitants des 17 sites, présente les actualités de la série et les enjeux de cette inscription : les projets et les restaurations en cours, l’extension des protections, les actions de médiation et les évènements qui montrent l’influence de l’oeuvre de Le Corbusier.

Nous sommes heureux de la partager avec nos partenaires. Vous trouverez sur le site internet les dernières informations concernant la Série.

La Présidence de la Conférence permanente internationale est confiée cette année à l’Inde et les sept États parties se retrouveront en décembre à Chandigarh. Lors du prochain comité du Patrimoine mondial, du 10 au 25 septembre, sera examiné le dernier rapport sur l’état de conservation déposé par la France au Centre du Patrimoine mondial en décembre 2022. Le Rapport périodique est en cours de finalisation par le ministère de la Culture français.

En vous souhaitant un bel été,

Le Secrétariat de la Conférence permanente internationale

PETITE VILLA AU BORD DU LAC LÉMAN
CORSEAUX, SUISSE, 1923-1924
La Petite villa au bord du Lac Léman est l’archétype de la maison minimum.

Festivités du Centenaire 1923-2023
Les festivités du Centenaire 2023 de la Villa « Le Lac » Le Corbusier sont regroupées dans le Concept 2.0 qui consiste à « remettre les pendules à l’heure ». Il s’agit de communiquer les faits, de démonter les thèses inexactes, pour mettre en œuvre un travail d’historiens pour donner au public une image objective de Le Corbusier, du Mouvement Moderne et de la Villa « Le Lac ».
Pour ce faire, la Villa « Le Lac » présente :

Une exposition rétrospective Il était une fois la Villa 1923-2023 avec un catalogue qui retrace les témoignages de celles et ceux ayant connu la Villa quand elle était habitée. Éminents corbuséens, architectes, historiens, amis de la famille, habitants de Corseaux et de la région, élèves musiciens d’Albert Jeanneret (frère de Le Corbusier) y ont participé.

L’ouverture officielle du Centenaire de la Villa « Le Lac », le 25 mai 2023, a eu lieu en présence des représentants politiques de la Confédération suisse, des Cantons de Vaud, Genève et Neuchâtel, de la Municipalité de Corseaux, des communes de la Riviera vaudoise ainsi que des représentants de la Fondation Le Corbusier et de l’Association gestionnaire.

Au cours de l’été, seront proposés des conférences dans le jardin, des projections de films et des concerts, dont un récital de piano avec plusieurs pièces du répertoire de la mère de Le Corbusier.

Sera organisée également une résidence d’artiste. Le but est de créer une œuvre inédite pour mettre la Villa « Le Lac » en musique. Un disque 45 tours et un code de téléchargement numérique paraîtront à Noël 2023.

Enfin, la Villa « Le Lac » organise un concours canin. Le tremplin du chien est une véritable attraction. Le concours, très informel et convivial. Le gagnant repartira avec le premier prix : un an de croquettes.

 

MAISONS LA ROCHE ET JEANNERET
PARIS, FRANCE, 1923-1925
Les Maisons La Roche et Jeanneret sont la première expression du Purisme en architecture.

Les Maisons La Roche et Jeanneret ont été restaurées tout au long du projet de candidature de « L’Œuvre architecturale de Le Corbusier ». Les intérieurs de la Maison La Roche ont fait l’objet entre 2008 et 2009 d’une restitution des peintures d’origine. Les teintes ont été identifiées à partir des documents d’archives et des sondages in situ réalisés par une restauratrice de peintures murales. Des analyses en laboratoire ont permis d’identifier les pigments et les liants, ainsi que les premières couches de peinture :

  • de la peinture à la colle de couleur terre de Sienne claire pour le hall d’entrée, la chambre puriste et les espaces de distribution,
  • de la peinture à la colle pour la teinte bleue outre-mer utilisée pour des espaces au rez-de-chaussée,
  • de la peinture à l’huile pour les supports en bois, métal et ciment,
  • une émulsion à l’huile pour les autres pièces, constituées de parois avec un enduit au plâtre.

Dans le cadre des travaux d’entretien que la Fondation a engagés depuis quelques années, des reprises de peinture sont en cours, notamment celles à la colle de la chambre puriste. Sa couleur, terre de Sienne claire, correspond à celle de l’enduit extérieur au plâtre et pierre appelé Cimentaline, mis en place sur les façades des Maisons La Roche et Jeanneret par Le Corbusier.

Depuis bientôt un an, des mesures de température, humidité, CO₂, sont prises à l’intérieur de la Maison Jeanneret. Ce travail de recherche est réalisé dans le cadre du projet FRESCO (conFort theRmique édificES COrbusier) porté par l’Institut de Recherche en Constructibilité (IRC) de l’ESTP Paris, le Laboratoire de Recherche des Monuments historiques, la Fondation Le Corbusier et la DRAC Île-de-France. Ce projet a pour ambition de rechercher des solutions innovantes permettant d’améliorer le confort thermique et l’efficacité énergétique de ce patrimoine. Le projet en cours permettra de dresser un état des lieux, avec un focus sur l’architecture francilienne de Le Corbusier, en combinant études d’archives, diagnostic et instrumentation. Il conduira à l’élaboration de modèles numériques et à l’expérimentation de solutions innovantes.

CITÉ FRUGÈS
PESSAC, FRANCE, 1924-1926
La Cité Frugès est le prototype de cité standardisée dans les années vingt, d’une ambition inégalée à cette époque.

L’outil H-BIM pour mieux conserver
Après l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial et à l’approche du centième anniversaire de la Cité Frugès, la Ville de Pessac, soutenue par la DRAC Nouvelle-Aquitaine, et en collaboration avec la Fondation Le Corbusier, s’est dotée d’un outil numérique innovant pour répondre aux nouveaux objectifs de conservation, de restauration et de valorisation de la Cité.

Une étude de diagnostic architectural et paysager, à l’échelle du site, a été conduite dans le but d’élaborer un nouveau schéma directeur et de construire une doctrine de restauration pour l’ensemble de la Cité. Cette étude approfondie est aujourd’hui accessible sous la forme d’une maquette BIM.
Un tel outil a l’avantage de rendre toutes les données patrimoniales accessibles, intelligibles et exploitables, et ce, quel que soit le profil de l’utilisateur dans le cadre d’un projet de travaux.
Cette maquette donne également accès à un répertoire graphique de solutions portant sur des éléments architecturaux problématiques, intérieurs et extérieurs, en vue de leur restauration. Elle permet aussi de définir et d’accompagner les projets à chaque échelle du site, qu’il s’agisse d’aménagement de l’espace urbain ou d’intégration des évolutions nécessaires du bâti liées à la transition écologique.

Restauration de la maison témoin
La maison appartenant à la Ville de Pessac nécessite des travaux de restauration de type muséal. Aujourd’hui classée au titre des Monuments historiques, elle va bénéficier d’une restauration exemplaire.
L’état des connaissances permet aujourd’hui de procéder à une restauration exigeante de la maison, ainsi qu’à la restitution fidèle des éléments livrés en 1926. Les nouvelles investigations permettront d’en savoir plus sur les éléments prévus et dessinés par les architectes, mais non réalisés à l’époque faute de financement.
Ce chantier sera aussi l’occasion d’enrichir la connaissance scientifique et technique du bâtiment, ainsi que celle de son fonctionnement, et de les intégrer à l’outil H-BIM. Les études et diagnostics réalisés profiteront aux futurs chantiers de restauration des maisons de la Cité Frugès.
Ce chantier sera aussi l’occasion d’enrichir la connaissance scientifique et technique du bâtiment, ainsi que celle de son fonctionnement, et de les intégrer à l’outil H-BIM. Les études et diagnostics réalisés profiteront aux futurs chantiers de restauration des maisons de la Cité Frugès.

MAISON GUIETTE
ANVERS, BELGIQUE, 1926-1927
Fondée sur le Pavillon de L’Esprit Nouveau, la Maison Guiette est la première commande reçue par Le Corbusier à l’étranger et symbolise sa reconnaissance précoce à l’échelle européenne.

Restauration de la Maison Guiette
La restauration extérieure de la Maison Guiette vient d’être achevée. Le Corbusier a construit cette maison à Anvers en 1926 pour le peintre René Guiette. En 1987, l’architecte Georges Baines a restauré le bâtiment pour le compte des propriétaires actuels, Patrick Robyn et Ann Demeulemeester. En 2017, ils ont mandaté l’architecte Luc Deleu (T.O.P.-office) pour restaurer à nouveau le bâtiment. Luc Deleu a élaboré un plan directeur et effectué des recherches sur la physique du bâtiment, la technique des matériaux et l’histoire. Sur cette base et en concertation avec l’agence du patrimoine immobilier du gouvernement flamand et la Fondation Le Corbusier, il a élaboré un projet, un cahier des charges et un carnet de détail.

Lors de cette restauration, les menuiseries ont été réparées et équipées de nouveaux vitrages. L’entrepreneur a appliqué une nouvelle couche d’isolation de façade et une couche de finition avec une couleur adaptée. Une restauration du solarium avec jardinières et balcons était également au programme. De nouveaux acrotères en béton inspirés des dessins originaux de Le Corbusier ont été réalisés.

La question de la couleur de la façade a donné lieu à des discussions intéressantes. L’étude des couleurs de Le Corbusier a permis de déterminer une finition peinte de couleur terre de Sienne, mais à l’époque les façades étaient achevées avec une façade en granilis gris pour répondre aux règles de construction anversoises. Lors de la restauration en 1987, un enduit isolant blanc a été appliqué et en accord avec l’image idéale, alors actuelle de la boîte moderniste blanche. Cette option avait été aussi suggérée dans sa dernière correspondance. Lors de cette dernière restauration, il a finalement été décidé d’utiliser un blanc un peu plus doux.

Les propriétaires prévoient la restauration prochaine des intérieurs.

L’équipe de La Fondation Le Corbusier a récemment visité la maison restaurée et a été accueillie par le propriétaire, l’architecte et les collègues de Flandres Heritage Agency.

MAISONS DE LA WEISSENHOF-SIEDLUNG
STUTTGART, ALLEMAGNE, 1926-1927
Les Maisons de la Weissenhoff-Siedlung sont deux modèles exceptionnels d’habitat en série pour le plus grand nombre. Elles connaissent un impact planétaire par l’écho international que reçoit l’exposition d’architecture du Deutscher Werkbund en 1927 consacrée au thème du logement.

Le Corbusier au programme du baccalauréat dans le Bade-Wurtemberg
Depuis l’année scolaire 2022-2023, la maison jumelée de Le Corbusier à Stuttgart reçoit de nombreuses classes car Le Corbusier est au programme du bac dans le Bade-Wurtemberg. Jusqu’en 2027, tous les élèves qui choisissent l’art pour leur examen, travaillent sur le sujet suivant : « Concepts d’habitation et structures de bâtiments : les bâtiments d’habitation réalisés par Le Corbusier à partir de 1920 et les bâtiments d’habitation réalisés par le groupe danois Bjarke Ingels ». Des visites guidées spécifiques sont organisées pour eux.

Festival IBA et Hermann-Lenz-Höhe
Dans trois ans et demi, le Weissenhofsiedlung aura 100 ans et la région de Stuttgart fêtera cet anniversaire avec une nouvelle exposition internationale de construction, l’IBA’27. D’ici là, deux grands festivals sont prévus. Le premier, auquel les Amis de la Weissenhofsiedlung participent, a débuté le 23 juin. Il présente près d’une centaine d’événements et une installation participative à proximité de la Weissenhofsiedlung, qui propose une réflexion sur  le thème de « ce qui va – ce qui vient – ce qui reste ».

VILLA SAVOYE ET LOGE DU JARDINIER
POISSY, FRANCE, 1928-1931
La Villa Savoye et la loge du jardinier sont les icônes absolues du Mouvement moderne, immédiatement reconnues comme telles.

De septembre à décembre 2022, le Centre des monuments nationaux est intervenu pour remettre en état la totalité des espaces intérieurs de la villa Savoye. En concertation avec la conservation régionale des monuments historiques, le parti d’intervention retenu a été celui d’une restitution du dernier état historique connu, qui correspond à la restauration réalisée en 1997.

Conduite sous la maîtrise d’œuvre de Laurent Alberti, AUE conservateur de la villa, elle a débuté par l’établissement d’un constat d’état sanitaire, suivi d’une étude stratigraphique réalisée par Ariel Bertrand, qui a permis de préciser l’ordonnancement des couches picturales. Les travaux ont été prescrits pour réparer puis remettre en peinture murs et cloisons. Les parquets des chambres ont été traités et les sols carrelés ponctuellement réparés ; les portes intérieures et extérieures ont été restaurées. La verrière de la rampe a également été réparée (points de corrosion, mastics et verres déficients) pour être remise en peinture.

Enfin, pour améliorer la perception de l’espace originel du hall d’entrée, un mobilier plus discret a été conçu pour l’accueil-billetterie.

IMMEUBLE CLARTÉ
GENÈVE, SUISSE, 1930-1932
L’immeuble Clarté, issu du prototype de l’Immeuble-villas est le prototype de la préfabrication du logement moderne de standing.

Créée suite à l’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’œuvre de Le Corbusier, la Fondation Clarté a pris possession des arcades du rez-de-chaussée de l’immeuble Clarté, anciennement restaurant Darshana. Destiné à être réhabilité en espace culturel, ce lieu valorisera l’immeuble Clarté et l’œuvre de Le Corbusier. Des études ont permis de retracer l’évolution de cet espace et de poser un diagnostic sur son état de conservation, pour initier le projet de restauration qui sera mené en 2024-2025.
La Ville de Genève a acquis en 2016 et 2019 deux appartements de l’Immeuble, deux duplex de 4 et 9 pièces au 4 ème et 5 ème étages avec l’objectif de les rendre accessibles au public. Dans ce contexte, la Conservation du patrimoine architectural du Département de l’aménagement, des constructions et de la mobilité de la Ville de Genève a confié au laboratoire des Techniques et de la Sauvegarde de l’Architecture Moderne de l’EPFL de Lausanne, une étude préalable historique, patrimoniale et sociale. Cette étude, réalisée par Franz Graf, Giulia Marino et Mélanie Delaune Perrin, est en cours de finalisation.
Par ailleurs, la Fondation Clarté enrichit son site internet.

IMMEUBLE LOCATIF À LA PORTE MOLITOR
PARIS, FRANCE, 1931-1934
L’Immeuble locatif à la Porte Molitor est le premier immeuble d’habitation au monde à façade entièrement vitrée.

Restauration des façades
Le chantier de restauration de la façade principale de l’Immeuble locatif à la Porte Molitor, au 24 rue Nungesser-et-Coli, vient de commencer par la pose de l’échafaudage. Cette première phase du chantier doit se terminer en avril 2024, en raison de la tenue des Jeux Olympiques à Paris. Le chantier se poursuivra par la façade côté Boulogne, les courettes intérieures et se terminera par le hall d’entrée.
Le projet de restauration des façades sur rues et courettes prévoit notamment la conservation et restauration des châssis métalliques, mis en œuvre lors des interventions réalisées dans les années 1957-1962 sous le contrôle de Le Corbusier.
Le projet prévoit également des travaux de restauration des bétons, des briques de verre Nevada et une remise en peinture.
Afin de répondre au besoin actuel de confort thermique des habitants, le remplacement de certains verres (plus isolants) sera étudié lors de cette première phase de travaux à partir des résultats du projet de recherche FRESCO.

Appartement-atelier de Le Corbusier : classement du mobilier
Après le classement de l’immeuble locatif à la Porte Molitor dans son ensemble (sauf les appartements privatifs) en 2017, la Fondation Le Corbusier a proposé le projet de classement à perpétuelle demeure du mobilier de l’Appartement-atelier de Le Corbusier. Un premier avis favorable a été rendu. Le projet de protection comprend 17 éléments de mobilier volant ou mobile (le mobilier fixe étant classé avec l’appartement depuis 1972) et 17 objets dessinés ou choisis par Le Corbusier de son vivant pour son appartement. Font partie de cette proposition : les meubles d’horloger et la table ovale provenant de la Maison Blanche, à La Chaux-de-Fonds, mais aussi les accessoires de salle de bains en fonte émaillée blanche, achetés au BHV, dont nous avons des croquis de Le Corbusier.

UNITÉ D’HABITATION
MARSEILLE, FRANCE, 1945-1952
L’Unité d’habitation de Marseille, œuvre fondatrice du Brutalisme architectural, est l’essai majeur d’un nouveau mode d’habitat fondé sur l’équilibre entre l’individuel et le collectif.

D’après un rapport de la Fédération européenne des Associations d’Habitants des Unités d’Habitation de Le Corbusier, celle de Marseille est la plus visitée.

Pour accueillir les groupes, une convention a été passée avec l’Office de tourisme de Marseille qui organise des visites guidées payantes donnant accès à l’immeuble et à un appartement classé loué à la copropriété. Les visiteurs individuels, quant à eux, peuvent visiter de façon autonome et à titre gratuit certaines parties de l’immeuble tous les jours de l’année.

Lors des Journées européennes du patrimoine, l’Office de tourisme assure l’organisation des visites, assistée par l’Association des Habitants.

Le système mis en place à Marseille explique la forte fréquentation, mais il s’est imposé du fait de l’existence des commerces, services, bureaux, hôtel et restaurant situés au niveau des 3e et 4e rues ainsi que du MAMO sur le toit qui doivent de ce fait rester libres d’accès.

S’agissant d’un monument habité, la difficulté est de trouver un équilibre entre  l’ouverture au public et la protection de la vie des habitants, fiers que des visiteurs venus du monde entier s’intéressent à leur lieu de vie.
Des travaux de rénovation et d’entretien sont régulièrement effectués (façade sud récemment terminée, collecteur des ordures ménagères en cours), avec le soutien de la DRAC PACA, de la Ville de Marseille et du Conseil Départemental.

Pour fêter les 70 ans de l’UH, l’Association des Habitants a organisé en 2022 un ambitieux programme d’évènements. Le 8 octobre 2022, une fête a été dédiée aux habitants avec des animations sur le thème de la vie dans l’UH.

Par ailleurs, le MAMO (Centre d’Art de la Cité Radieuse créé par Ora-Ito dans l’ancien gymnase sur le toit-terrasse), organise une exposition chaque été. Il a fêté ses 10 ans le 13 juillet 2023.

MAISON DU DOCTEUR CURUTCHET
LA PLATA, ARGENTINE, 1949-1954
La Maison du docteur Curutchet traduit l’influence de L’Œuvre architecturale de Le Corbusier à l’échelle planétaire et témoigne de l’internationalisation du Mouvement moderne après la Seconde Guerre mondiale.

La Maison Curutchet est située à plus de onze mille kilomètres de l’Atelier du 35 rue de Sèvres à Paris, où Le Corbusier a conçu la majeure partie de son œuvre. Cependant, sa conception n’est pas un fait architectural étranger à la culture argentine. Entre 1850 et 1950, l’Argentine a accueilli d’innombrables immigrants européens. L’une des initiatives publiques les plus importantes à cette période a été la fondation, en 1882, de la ville de La Plata, nouvelle capitale, d’inspiration française, de la province de Buenos Aires. La Plata a reçu la médaille d’or de la ville de l’avenir lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889.

La Plata a à peine 47 ans lorsqu’elle reçoit la visite de Le Corbusier. En parcourant ses rues bordées d’arbres, il a pu observer sa double géométrie, orthogonale et diagonale. Il découvre aussi que, dans les deux sens de son plan carré, après cinq rues, il y a une large avenue à double circulation et qu’à chaque intersection des avenues se trouve une place, elle aussi bordée d’arbres.

Deux décennies après sa visite, Le Corbusier accepte de concevoir la maison-conseil du Dr Pedro Curutchet, fils de l’un de ces millions d’immigrés européens. Le petit terrain de Curutchet est situé à l’endroit où l’axe civique de la ville rencontre la forêt. Le Corbusier en tient compte en reproduisant la double géométrie de la ville par une forêt de pilotis. Il introduit également un arbre dans la cour de la maison pour donner une continuité à l’espace vert urbain.

Il avait déjà écrit dans L’espace indécible : « Notre mission est de parvenir à une occupation juste et efficace de l’espace, seule capable de remettre les choses de la vie à leur place et de placer la vie dans son seul véritable environnement : celui où règne l’harmonie. Et l’harmonie n’est atteinte que par ce qui est infiniment précis et juste, ce qui émerveille les profondeurs de la sensibilité, ce qui aiguise le tranchant de l’émotion ».

MANUFACTURE À SAINT-DIÉ
SAINT-DIÉ-DES-VOSGES, FRANCE, 1946-1951
La Manufacture Claude & Duval, issue des standards de la Ville Radieuse et de la Charte d’Athènes, est le prototype de l’Usine Verte qui révolutionne les conditions de travail.

Le Patrimoine mondial dans le Grand Est  | 16 juin – 3 octobre

Le 40e anniversaire de l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial des trois places du XVIIIe siècle de Nancy (place Stanislas, place de la Carrière et place d’Alliance) est l’occasion de retrouver sous l’arc Héré, à proximité immédiate de la place Stanislas, les sites inscrits au Patrimoine mondial de la région Grand Est. Cette présentation invite le passant au voyage à travers la région, des coteaux viticoles de Champagne à la Grande Ile, à Strasbourg à l’Œuvre architecturale de Le Corbusier. Chaque Bien et chaque Série sont mis en avant à travers des photographies les représentant.

Cette exposition présente 2 bâches consacrées à l’œuvre de Le Corbusier :

  • une bâche arborant le visuel des 17 sites de la série, photographiés par Richard Pare et designé par Ambre Lormeau.
  • une bâche, présentant La manufacture Claude & Duval de Saint-Dié-des-Vosges, située dans le Grand-Est.

CHAPELLE NOTRE-DAME-DU-HAUT
RONCHAMP, FRANCE, 1950-1955
La Chapelle Notre-Dame-du-Haut, icône de l’architecture sacrée chrétienne, révolutionne l’architecture religieuse au XXème siècle.

L’importante campagne de restauration menée par l’association propriétaire sous la conduite de Richard Duplat, architecte en chef des monuments historiques, est scientifiquement accompagnée par la DRAC, un conseil scientifique dédié et la Fondation Le Corbusier. Elle bénéficie de l’engagement financier de l’État ainsi que des Conseils régional et départemental. En parallèle, les services de l’État (DRAC et DREAL de Bourgogne-Franche-Comté) ont proposé, depuis 2018, au comité de suivi de la composante du Bien une stratégie de protection à plusieurs échelles. En plus des bâtiments protégés au titre des Monuments historiques, un ensemble historique mobilier gravé d’une servitude de maintien dans les lieux a été classé en 2022. La colline boisée (zone tampon) est déjà couverte par un zonage naturel dans le document d’urbanisme, mais l’étude d’opportunité de classement de la colline de Bourlémont (DREAL), a conclu à l’intérêt de la démarche. Le cahier de gestion du site classé permettra de guider les interventions privées, en particulier pour la gestion des boisements et des fenêtres de vue à proximité immédiate du site corbuséen.
Un périmètre délimité des abords est en cours de définition par la DRAC, en concertation avec la commune. À l’échelle du grand paysage, l’État a pris en charge l’étude d’une aire d’influence paysagère pour les projets éoliens afin de fonder l’analyse des services et les décisions du Préfet sur une méthode claire d’évaluation et de critérisation des impacts.
Ces outils de gestion de moyen et long terme permettent tous d’éclairer les liens essentiels et sensibles de l’œuvre de Le Corbusier et son contexte paysager.

CABANON DE LE CORBUSIER
ROQUEBRUNE-CAP-MARTIN, FRANCE, 1951-1952
Le Cabanon de Le Corbusier est à la fois œuvre d’art total et archétype de la cellule minimum, fondée sur une approche ergonomique et fonctionnaliste absolue.

Comité de gestion et suivi UNESCO à Roquebrune Cap Martin
Propriété du Conservatoire du littoral, l’ensemble  « Cap Moderne, Eileen Gray et Le Corbusier au Cap Martin », est géré depuis le 1er avril 2020 par le Centre des monuments nationaux. Situés à Roquebrune-Cap-Martin, ces monuments sont les témoins de l’architecture d’avant-garde de la première moitié du XXe siècle et sont désormais intégralement classés au titre des Monuments Historiques. Le 19 juin dernier ont été organisés, à la mairie de Roquebrune-Cap-Martin, la réunion annuelle du comité de gestion pour l’ensemble « Cap Moderne, Eileen Gray et Le Corbusier au Cap Martin » et le comité de suivi UNESCO du Cabanon de Le Corbusier. Cette réunion a regroupé les représentants de la DRAC, l’ABF, la ville de Roquebrune-Cap-Martin, le CMN, le Conservatoire du Littoral, la Fondation Le Corbusier, le Conseil départemental des Alpes Maritimes et l’association « Eileen Gray, Etoile de mer, Le Corbusier ».

Le bilan de l’année 2022 a été présenté par Monsieur Antide Viand, administrateur du CMN pour les monuments de la circonscription des Alpes Maritimes. La fréquentation montre une nette hausse, mais ne concerne pas le Cabanon, qui ne peut accueillir plus de 4 visites quotidiennes. Dans une dynamique de fidélisation des publics et du développement de l’éducation artistique et culturelle, une attention particulière a été portée au public scolaire, tout cycles confondus. Elle est mise en œuvre par des interventions hors des murs grâce à la captation 3D qui constituent le préalable de la visite du site. La conservation du site représente un enjeu majeur, auquel le Centre des monuments nationaux accorde toute son attention et son expertise. Le constat d’état réalisé à la demande de l’établissement par Carolina Hall, restauratrice bois, souligne la fragilité du Cabanon et doit conduire à s’interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour le préserver. Au-delà d’interventions sur le monument, la possibilité d’un fac-similé ouvert au public constitue une piste à explorer.

COMPLEXE DU CAPITOLE
CHANDIGARH, INDE, 1951-1963
Le Complexe du Capitole de Chandigarh est le chef-d’œuvre d’une architecture monumentale et sculpturale célébrant l’indépendance d’une nation qui s’ouvre en même temps à la liberté et à la modernité.

Le complexe du Capitole à Chandigarh comprend trois bâtiments (le Secrétariat, la Haute Cour et l’Assemblée) et quatre monuments (la Main Ouverte, le Monument aux Martyrs, la Colline Géométrique et la Tour d’Ombre). Les travaux de restauration de la surface de béton apparent ont été entrepris. Les travaux de restauration des intérieurs de la Haute Cour, de l’Assemblée et du Secrétariat sont réalisés par étapes, ces bâtiments étant utilisés et visités par de très nombreux employés et de visiteurs tous les jours, tout au long de l’année.

Les tapisseries originales de la Haute Cour et du bâtiment de l’Assemblée sont également en cours de restauration. Il y a au total 12 tapisseries dans le complexe du Capitole, dont 5 ont déjà été restaurées. Les unités de climatisation sont retirées de la façade des bâtiments et remplacées par des unités centrales de chauffage, de ventilation et de climatisation. Les bâtiments sont équipés de détecteurs d’incendie et d’extincteurs automatiques à eau, afin de se conformer aux dernières normes en matière de sécurité incendie. Le sol en terrazzo du bâtiment de l’Assemblée est également restauré, en enlevant les carreaux de granit / vitrifiés posés sur le sol d’origine.

La restauration du monument de la Main Ouverte est également planifiée pour être exécutée dans les mois à venir. Les tôles métalliques de la Main Ouverte sont rouillées à plusieurs endroits et la couche de peinture s’est également détériorée.

Le département métallurgique de l’école d’ingénieurs du Pendjab a réalisé une étude détaillée du monument. Selon les recommandations de ces experts, les tôles et le cadre interne doivent être déposés pour être nettoyés et repeints. La partie inférieure du monument est fortement corrodée et nécessiterait le remplacement des tôles sur une partie. La réparation des joints de soudure doit être également entreprise.
Les travaux de restauration commenceront probablement au mois d’octobre et prendront environ deux mois.

COUVENT SAINTE-MARIE DE-LA-TOURETTE
EVEUX, FRANCE, 1953-1960
Le Couvent Sainte-Marie de La Tourette est une synthèse unique d’acquis du Mouvement moderne, où se combinent formes puristes, textures brutalistes et solutions révolutionnaires en matière d’habitat.

Le nouveau prieur du Couvent de La Tourette, Fr. Jean-Etienne Long, partage quelques nouvelles de la vie du couvent.
L’année 2023 a commencé avec la création d’un nouveau site internet. Il s’enrichit de nouvelles photos et une présentation des dernières grandes expositions. Une nouveauté : il sera désormais possible de réserver directement en ligne des billets pour les visites et d’effectuer des dons pour soutenir les travaux de restauration du couvent. La restauration de l’atrium est envisagée : une étude détaillée vient d’être soumise à la conservation régionale des monuments historiques et à la Fondation Le Corbusier.

L’exposition Giuseppe Penone a attiré plus de 9 000 visiteurs. À l’occasion de la préparation de cette exposition, l’artiste a résidé au couvent. Marqué par l’architecture du bâtiment, Giuseppe Penone perçu le couvent comme un grand arbre depuis ses racines jusqu’à la canopée.

« Tout le béton qui a été travaillé ici a été fait à partir de planches de bois assemblées pour faire le coffrage du béton. Le Corbusier a gardé son aspect brut avec toutes les empreintes de chaque morceau de bois. Ça donne une vie, une vibration aux murs. C’est comme une boiserie minérale. Chaque morceau de bois renferme la forme de l’arbre qui l’a créé. La multitude de planches qui a renfermé et enveloppé la structure de ciment évoque une infinité d’individus qui sont les arbres d’une forêt. Ça m’a donné l’idée de regarder l’ensemble de l’architecture d’une façon naturaliste, descriptive de la nature. Quelque chose que l’on peut penser très loin de la pensée de Le Corbusier. »
Giuseppe Penone
L’artiste s’est intéressé aussi aux couleurs des nuanciers de Le Corbusier. Appliquées sur de la toile, ces 63 couleurs servent de fond pour des frottages au pastel ou à la cire que Giuseppe Penone a réalisé sur les murs de La Tourette, pour révéler l’empreinte du végétal dans l’architecture.
Un livre d’artiste titré  « Le Bois sacré de La Tourette » est le résultat du dialogue fécond entre Giuseppe Penone et l’œuvre architecturale.

MUSÉE NATIONAL DES BEAUX-ARTS DE L’OCCIDENT
TOKYO, JAPON, 1955-1959
Le Musée National des Beaux-Arts de l’Occident à Tokyo, prototype du Musée à croissance illimitée transposable mondialement, atteste la réception de longue date de L’œuvre architecturale de Le Corbusier au Japon et de l’universalisation du Mouvement moderrne.

Installation temporaire d’un programme numérique réalisé en modélisation 3D : « Un site du patrimoine mondial au bout des doigts : explorer le Musée national d’art occidental »
Le Musée national d’art occidental a ouvert une installation temporaire : un nouveau programme numérique réalisé en modélisation 3D, intitulé « Un site du patrimoine mondial au bout des doigts : explorer le Musée national d’art occidental ». Ce programme numérique, qui présente le bâtiment principal du NMWA, est disponible dans le musée et dans une version pour smartphones. Il permet d’explorer et de découvrir les espaces qui ne sont pas ouverts au public.
Cette initiative aidera les visiteurs à comprendre la composition particulière de l’architecture et le concept de musée à croissance illimitée développé par Le Corbusier.

 

MAISON DE LA CULTURE DE FIRMINY
FIRMINY, FRANCE, 1956-1969
La Maison de la Culture de Firminy, programme innovant issu des concepts de la Ville Radieuse et de la Charte d’Athènes, anticipe les formes sculpturales modernes en architecture.

Exposition Sports, portraits d’une ville 
Mi-octobre 2023 – septembre 2024
L’exposition retrace un panorama du sport à Firminy depuis le début du XXe siècle. Elle montre l’importance et la diversité des équipements développés, la dynamique du tissu associatif, les nombreux événements organisés et présente également les grands sportifs Appelous.

L’aménagement des futurs abords Samedi 24 juin 2023, une concertation sur l’aménagement futur des abords du Site Le Corbusier, pour consolider son attractivité touristique, s’est tenue à Firminy. Appelous, habitants de la région, curieux et autres amoureux de Le Corbusier se sont retrouvés à la Maison de la Culture pour un évènement conçu et animé par Véronique Germain-Roussel, consultante en urbanisme durable de l’agence Gommette, avec l’appui de Maéva Bigot, psycho-sociologue chez Nunaat, toutes deux membres de l’équipe de maîtrise d’œuvre pilotée par MOZ Paysage, paysagiste. Cette concertation, véritable atelier participatif, introduit les études d’avant-projet. Les participants ont été invités à arpenter l’Unité d’Habitation et le centre de récréation regroupant l’église Saint-Pierre, la Piscine André Wogenscky, le Stade et la Maison de la Culture, à les observer, à restituer leur expérience d’usagers pour imaginer leurs propres aménagements de ces espaces.

Cette initiative préalable à tout acte de conception est un moyen pour l’équipe de maîtrise d’œuvre de répondre au mieux aux attentes des touristes à venir, mais aussi des habitants. La prochaine rencontre de concertation aura lieu une fois l’avant-projet stabilisé, afin d’illustrer de quelle manière les idées des experts-habitants ont enrichi le projet.

L’actualité de l’Association des Sites Le Corbusier

L’itinéraire culturel du Conseil de l’Europe Destinations Le Corbusier : promenades architecturales, géré par l’Association des Sites Le Corbusier en partenariat avec la Fondation Le Corbusier et ses membres, a été certifié en mai 2019.

Les itinéraires étant soumis à évaluation tous les trois ans, le Conseil de Direction de l’APE (37 États membres) a donné son accord en juin dernier pour le renouvellement de la certification « Itinéraire culturel du Conseil de l’Europe » à l’itinéraire Destinations Le Corbusier : promenades architecturales.

Par ailleurs, après avoir œuvré avec passion pendant presque 8 ans au sein de l’Association des Sites Le Corbusier, Leslie Mozdzan part vers de nouveaux horizons.

Elle tient à nous remercier pour ces belles années enthousiasmantes et stimulantes. Nous lui adressons à notre tour nos plus chaleureux remerciements pour son travail et son dévouement  et lui souhaitons un nouvel avenir radieux. Coralie Vitores reprendra les rênes de l’ASLC à partir du 3 juillet.

Informations diverses

  • Article sur le centenaire de Vers une Architecture

Cet article célèbre le centenaire du livre Vers Une Architecture de Le Corbusier, considéré comme l’un des manifestes le plus influent sur la conception des bâtiments. Le Corbusier est décrit comme une figure emblématique qui a transformé l’architecture. Ses idées ont inspiré à la fois l’admiration et les critiques. Le livre expose des principes de conception et propose de nouvelles façons de construire des villes, avec des tours de 60 étages entourées de vastes jardins. Les architectes contemporains tels que Frank Gehry et Jacques Herzog partagent leurs réflexions sur l’héritage de Le Corbusier, reconnaissant son impact tout en soulignant certaines limites de ses idées.

  • Le Guide pour l’évaluation d’impact dans un contexte du Patrimoine mondial

Le Guide pour l’évaluation d’impact dans un contexte du Patrimoine mondial est désormais disponible en français. Le guide fournit des conseils pratiques et des outils essentiels pour évaluer les impacts des projets de développement sur les sites du Patrimoine mondial. Il encourage la collaboration multidisciplinaire afin de protéger ces sites tout en soutenant un développement durable.